Voyage intérieur dans les différents espaces qui nous entourent
La nature me semblait pleine de merveilles dans lesquelles je voulais me plonger. Chaque pierre, chaque plante, tout semblait animé…
Le 15 décembre 2021, le merveilleux documentaire » La panthère des neiges » de Marie Amiguet et de Vincent Munier est sorti sur les écrans.
En octobre 2019, c’est le livre du même nom, écrit par Sylvain Tesson qui est publié. Grâce au récit de cette exceptionnelle expérience de l’affût dans les hauts plateaux tibétains, il reçoit le prix Renaudot. Le livre se vend massivement; le bouche à oreilles fonctionne, le livre circule de main en main.
Pourquoi un tel engouement ?
Cette expédition se passe en temps humain et en temps animal.
L’art de l’affût demande patience, confiance, passion. C’est aussi l’art de l’immobilité, l’art de se fondre dans le paysage, de se faire tout petit pour laisser l’autre pointer le bout de son nez.
Tout se fait en chuchotant, avec peu de mots, sans discours, ni agitation. Juste en étant entièrement présent , disponible.
La panthère des neiges est une espèce menacée. Prudente, elle se tient à distance des hommes. Pour l’apercevoir, la filmer, la photographier, pour pouvoir écrire sur elle, chacun des membres de l’expédition va retenir son souffle, se mettre à l’écoute du moindre frémissement, développer son acuité multisensorielle , se suspendre au temps, espérant son apparition.
Ce voyage permet de revenir à une faculté humaine très profonde, celle de se relier à son environnement, d’en apprécier la beauté et la vie propre. Il ne peut plus être question de consommer, de vouloir à tous prix, de courir partout et nulle part.
Il ne peut plus être question de frénésie ou de compulsion.
L’animal sauvage ne s’achète pas. Il vit sa vie, occupe son territoire et y tolère avec malice ceux qui s’y invitent. L’homme cesse d’être tout puissant. Il redevient petit dans l’immensément grand. Les deux mondes humain et animal peuvent alors à nouveau co-exister respectueusement.
Les températures négatives, la simplicité des bivouacs, les difficultés liées à l’altitude sont autant d’épreuves pour tester l’authenticité des motivations humaines et laisser tomber le superflu.
L’homme qui parvient à respirer au rythme de la nature et de ses habitants vit alors une expérience inédite de calme intérieur en même temps qu’une prise de conscience des dégâts commis chaque jour.
Il se relie à son Soi profond, à sa grandeur d’être humain et à l’humilité qui l’accompagne.
Relaxation pour parcourir ses propres chemins, ses propres géographies afin de s’émerveiller une fois encore.